Le gouvernement sénégalais a annoncé une mesure attendue par de nombreux importateurs et consommateurs : l’âge limite des véhicules d’occasion importés passe désormais de 8 à 10 ans. Une décision qui devrait dynamiser les activités du port autonome de Dakar, principal point d’entrée des voitures en provenance d’Europe, des États-Unis et d’Asie.
Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays ouest-africains, la majorité du parc automobile est constituée de véhicules d’occasion importés. En relevant la limite d’âge, les autorités veulent rendre les voitures plus accessibles financièrement aux ménages, dans un contexte de pression économique et d’inflation.
« Cette mesure est une bouffée d’oxygène pour les familles à revenu moyen. Elle va permettre d’élargir l’offre et de réduire les prix », explique Mamadou Diop, importateur basé à Dakar.
Chaque semaine, des centaines de voitures arrivent au port de Dakar à bord de navires rouliers (ro-ro). L’assouplissement réglementaire va mécaniquement accroître le volume de ces importations. Les transitaires se réjouissent déjà de cette nouvelle, qui promet d’intensifier leurs activités.
Pour le port, cela signifie :
Certains estiment que les flux pourraient croître de 15 à 20 % dès les prochains mois.
Si la mesure séduit les importateurs et les consommateurs, elle soulève des inquiétudes sur le plan environnemental et urbain. L’arrivée de voitures plus anciennes risque d’aggraver :
« Le défi sera de concilier l’accessibilité pour les ménages et les impératifs environnementaux », avertit Aïssatou Faye, spécialiste en transport durable.
Pour les acteurs du port, l’enjeu est aussi de montrer leur capacité à gérer cette hausse. Le développement de nouvelles aires de stockage et la modernisation des procédures de dédouanement seront essentiels pour éviter les congestions.
Le port de Dakar, qui aspire à devenir un hub logistique régional, doit prouver sa flexibilité et son efficacité face à cette évolution.
L’assouplissement des règles d’importation des véhicules d’occasion apparaît comme une mesure populaire et porteuse d’activité pour le port de Dakar. Si elle répond à une demande sociale forte, elle impose en parallèle de nouveaux défis en termes de logistique, d’urbanisme et d’environnement.
Le port sénégalais se retrouve ainsi au centre d’un enjeu stratégique : absorber cette hausse de trafic automobile tout en maintenant la fluidité et en préparant la transition vers une mobilité plus durable.