Les entreprises chinoises sont actionnaires actifs dans 78 ports africains répartis dans 32 pays, soit plus d’un quart des 231 ports commerciaux du continent, selon une étude du Centre d’études stratégiques sur l’Afrique. Cette présence dépasse celle enregistrée ailleurs dans le monde : 24 ports en Asie et 10 en Amérique latine et aux Caraïbes.
En Afrique, des conglomérats comme China Communications Construction Corporation (CCCC) financent, construisent et exploitent plusieurs ports majeurs, notamment Lekki (Nigeria), Kribi (Cameroun, 66 %) et Lomé (Togo, 50 %). Pékin intègre ces infrastructures dans sa Belt and Road Initiative (BRI), qui traverse l’Afrique de l’Est, l’Égypte et la Tunisie.
Au-delà du commerce, la gestion chinoise des ports africains pose des enjeux de souveraineté et de sécurité. Pékin détient des concessions dans 10 ports africains, lui permettant de contrôler l’attribution des quais et les services portuaires. Cette influence s’étend aussi au domaine militaire : 46 des 78 ports chinois en Afrique sont accessibles à la marine chinoise, et des bases comme Doraleh (Djibouti) servent à des exercices militaires réguliers.
Face à ces risques, certains pays restreignent l’accès des entreprises étrangères à la gestion de leurs ports. Pourtant, la privatisation des infrastructures portuaires reste une tendance dominante en Afrique, visant à améliorer l’efficacité logistique du continent.