Plainte contre Bolloré : un collectif d’ONG africaines réclame 5,7 milliards d’euros

Actualités4 months ago

Un groupe de 11 organisations non gouvernementales (ONG), réparties dans cinq pays africains, a déposé une plainte ce mercredi 19 mars auprès du parquet national financier (PNF) à Paris contre le groupe français Bolloré. Selon une information relayée par l’Agence France-Presse (AFP) et plusieurs médias, ces ONG accusent la multinationale de recel et de blanchiment d’argent, avec deux cas avérés et trois autres présumés.

À travers cette action judiciaire, le collectif exige une procédure pénale ainsi que la restitution de fonds évalués à environ 5,7 milliards d’euros (6,22 milliards de dollars). La plainte vise également Vincent Bolloré, dirigeant du groupe, ainsi que son fils.

L’initiative s’appuie sur une enquête approfondie menée sur plusieurs années par les ONG plaignantes, regroupées sous le nom de « Restitution pour l’Afrique » (RAF). Au-delà de sanctions pénales à l’encontre des responsables impliqués, ces organisations réclament la saisie et la redistribution des fonds litigieux aux communautés affectées en Afrique.

Des pratiques controversées en Afrique de l’Ouest et centrale

Dans plusieurs pays du continent, le groupe Bolloré est accusé d’avoir tiré profit d’actes de corruption, favoritisme et trafic d’influence pour obtenir des concessions portuaires. Ces accusations concernent notamment le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, en République de Guinée et au Togo, Bolloré aurait utilisé son groupe de communication (anciennement Havas) pour entretenir des relations privilégiées avec les dirigeants locaux, afin de préserver ses intérêts dans le secteur logistique.

Un précédent en 2021

Cette nouvelle plainte intervient après une affaire similaire en 2021, également portée devant le parquet national financier de Paris. À l’époque, l’accusation pour corruption en Guinée avait abouti à un non-lieu, non pas en raison de l’innocence du groupe, mais parce que les faits étaient prescrits. Concernant le Togo, Bolloré avait accepté de payer une amende de 12 millions d’euros, tout en reconnaissant sa culpabilité dans une affaire de corruption.

Une demande de restitution aux collectivités africaines

Malgré les engagements du groupe Bolloré à renforcer ses dispositifs de lutte contre les pratiques financières illicites, le collectif RAF estime que cela reste insuffisant. Il exige que les fonds issus de ces infractions ne soient pas versés au Trésor public français, mais directement restitués aux collectivités africaines lésées.

À noter que Bolloré a cédé ses activités portuaires au groupe italo-suisse MSC, un an après avoir conclu son accord avec la justice française.

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